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Teahupoo, en Polynésie française, accueillera des épreuves de surf aux JO 2024
LES ORIGINES DU SURF
Les origines du surf se situent dans le Pacifique entre Tahiti et Hawaï à la fin du XVIIIème siècle, lorsque les récits de voyages dépeignaient des indigènes couchés sur de larges bouts de bois pour « prendre » des vagues.
Initialement, le surf faisait office de rituel de passage pour les chefs de tribus qui prouvaient leur valeur en affrontant les éléments sur une planche en bois ou en écorce d’arbre qui faisait environ 50 kilos. A cette époque, en Polynésie, le surf était une façon de progresser socialement et d’être reconnu dans la communauté.
Avec la colonisation américaine, la pratique ancestrale et les rituels du surf se sont perdus peu à peu, notamment à cause des missionnaires anglais qui débarquèrent au XVIIIe siècle et estimèrent que ces pratiques étaient anti-morales, dictant pudeur et rigueur aux habitants des îles. L’impudeur fût interdite et le surf banni. Plus le droit de surfer à demi-nu sur un tronc de bois pour les polynésiens
LE SURF AU XXEME SIECLE
Au début des années 1900, Alexander Hume Ford et Jack London médiatisent le surf comme un loisir et un moyen d’attraction touristique à Hawaï. Des pratiquants de surf se rassemblent autour du Outrigger Canoe Club, un club nautique réservé aux Blancs.
Les Hawaïens George Freeth et Duke Kahanamoku fondent alors un club multiracial, le Hui Nalu Club pour rassembler des surfeurs de la plage de Waikiki et maintenir l’influence des Hawaïens sur les sites de surf. Ils diffuseront le surf hors de Hawaï, en faisant des démonstrations aux États-Unis (Californie), en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Les planches de l’époque sont en bois et inspirées des modèles anciens hawaïen : notamment la très longue planche olo dédiée au surf debout. À cette époque les planches ne sont pas seulement utilisées pour le loisir du surf dans les vagues. Elles sont également utilisées pour la pratique de courses de rame et de sauvetage en mer, avec de nombreuses compétitions (sauvetage sportif) organisées aux États-Unis puis en Australie.
Diffusé par des surfeurs américains, la pratique apparait en France à la fin des années 1950, sur la côte basque. Le premier club (Waikiki) est créé en 1959. Les premières compétitions (course de rame) organisées en 1961.
Avec la démocratisation de la pratique du surf dans le monde sont venues les évolutions technologiques qui ont permis de développer des modèles de planches de surf plus légères et profilées pour une meilleure sensation de glisse : ailerons, nouveaux matériaux utilisés tels que le polystyrène et la fibre de verre …
SURF ET BODYBOARD, UN MODE DE VIE EN POLYNESIE
Le surf et le bodyboard font partie intégrante de la culture et du mode de vie des Polynésiens. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont initiés à ces disciplines et apprennent les techniques de base pour se familiariser avec les vagues.
Ces activités leur permettent de se connecter avec l’océan, qui occupe une place centrale dans la culture polynésienne. Les vagues sont considérées comme des forces vivantes et sacrées, respectées et honorées par les surfeurs locaux.
LE « LOCALISME » A TAHITI
Le localisme se réfère à une attitude de protection ou de défense des spots de surf par les surfeurs locaux, qui peuvent parfois être hostiles envers les surfeurs étrangers ou non-locaux.
À Tahiti, en raison de la renommée mondiale de certains spots de surf tels que Teahupo’o, les surfeurs locaux y ont un attachement profond et les considérent comme faisant partie de leur territoire culturel et de leur patrimoine. Ils peuvent donc vouloir préserver l’accès et le respect des règles locales.
Tous les surfeurs locaux ne sont pas hostiles et la majorité accueille les surfeurs étrangers avec respect et amitié. Néanmoins, il est recommandé aux surfeurs qui visitent Tahiti de se renseigner sur les règles de courtoisie locales, d’être respectueux envers les autres surfeurs et de faire preuve d’humilité
TEAHUPOO, SITE DES JO DE SURF 2024
C’est l’une des vagues les plus impressionnantes du monde, même si ce n’est pas la plus haute.
A un kilomètre du rivage, elle se forme juste derrière la barrière de corail. C’est ce qui la rend à la fois si belle et si dangereuse. Puisqu’elle se forme juste avant le récif, là où le fond marin passe brutalement de 45 mètres à moins d’un mètre de profondeur
Teahupoo étant un spot exposé à la houle, cela crée des vagues qui peuvent monter jusqu’à 8 mètres de hauteur. Et surtout, qui forment des énormes tubes jusqu’à 5 mètres de diamètre, de quoi faire passer deux camions.
Sur l’île, la légende dit que ce sont deux jumeaux qui régnaient à Teahupoo qui ont surfé les premiers la vague. C’est devenu ensuite une manière de jauger la supériorité des chefs de Teahupoo qui se lançaient à l’assaut du monstre des mers.
La tour de la discorde…
Teahupoo est une vague qui se forme derrière la barrière de corail. Impossible, donc, d’assister à la compétition depuis la plage.
Jusqu’à présent, chaque année, la Word Surf League (WLS), qui organise le tour pro mondial en surf, installe une tour en bois dans le lagon, et la démonte à la fin de l’épreuve. Mais le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2024 (COJO) estime qu’une telle tour ne fera pas l’affaire au vu de l’ampleur de la compétition.
À la place d’une tour en bois démontable, le COJO a voulu installer une tour en aluminium, avec une canalisation sous-marine, dans le lagon, sur 800 mètres. L’idée étant de pouvoir accueillir plus de monde, mais aussi de bénéficier d’électricité, d’eau courante et d’une bonne connexion Internet.
Ce projet ne fait pas l’unanimité, loin de là, chez les surfeurs et les locaux compte tenu des risques de destruction des coraux, de l’impact sur l’écosystème marin, de «la biodiversité lagunaire appelée à disparaître avec les habitats », du «risque d’empoisonnement du poisson qui nourrit la population locale », voire « l’effondrement à court ou moyen terme de la faille à l’origine de la formation de la vague de Havae (Teahupoo) ».
La nouvelle tour est en place depuis fin mars et on estime que le corail a subi des dommages minimes. Il faudra néanmoins un certain temps pour voir si la Ciguatera (une maladie due à une toxine sécrétée par des algues microscopiques proliférant dans les récifs coralliens pollués) a augmenté de façon drastique chez certains poissons vivant dans cette zone spécifique du lagon. Tout comme l’ancienne tour, la nouvelle sera démontée et reconstruite chaque année pour les événements de surf
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