MAI 68
10 semaines qui ébranlèrent la France…
1 – Le contexte :
Les étudiants
Les ouvriers
La situation politique
2 – La chronologie des événements
3 – Les conséquences
Les conditions de travail et l’économie
Les influences socio-culturelles
Les étudiants
Il y a 55 ans, au printemps 1968, une révolte a ébranlé la France. On appelle ces événements « mai 68 ».
À l’époque, des étudiants, des ouvriers, puis des millions de Français ont manifesté et fait grève pour demander plus de libertés, mais aussi des augmentations de salaires, plus d’égalité entre les hommes et les femmes…
1 – Le contexte
– Plus de vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale,
– Les enfants du Baby boom et des Trente glorieuses arrivent à l’âge adulte
– La morale traditionnelle est contestée (pilule contraceptive, apologie de l’amour libre, …).
– Le modèle capitaliste et la consommation de masse sont attaqués (communautés sans argent des beatniks)
– Manifestations aux Etats-Unis contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques des noirs
En France : les étudiants sont les premiers à manifester leur mécontentement au printemps 68 et ils le diffusent dans une bonne partie de l’opinion.
a – Les étudiants
– Ils condamnent l’impérialisme nord-américain face à l’atrocité de la guerre du Vietnam.
– Ils s’opposent à la dégradation de leurs conditions matérielles : la vétusté et le manque d’universités par exemple. Ils découvrent également la très grande misère près des universités, notamment à Nanterre où il existe encore des bidonvilles.
– Ils dénoncent la rigidité du pouvoir en général (absence de mixité dans les écoles, système des diplômes injuste, absence de libertés individuelles…
– Ils rejettent la société de consommation dans son ensemble.
– La situation de guerre froide entre les capitalistes et les communistes fait naître des idées anti-nucléaires chez les jeunes.
– Certains militants critiquent le PCF pour son manque de prise de position envers l’URSS quant à l’existence des goulags.
– Quelques groupes de jeunes comme les scouts de France décrient la rigidité du Vatican (refus de la contraception…).
b – Les ouvriers
Après la période euphorique des “30 glorieuses” qu’a représenté la reconstruction de la France après la seconde guerre mondiale, la France connaît une détérioration de sa situation économique.
Les ouvriers protestent :
– Mauvaises conditions de travail (travail à la chaine, 52h de travail par semaine…)
– montée du chômage (450.000 chomeurs)
– Salaire insuffisant (les plus bas de la CEE)…
Dès 1967 et début 1968, les ouvriers font la grève et occupent des usines.
c – La situation politique
La confiance entre le général et l’opinion publique est fortement ébranlée (réélu de justesse en 1965 face à F. Mitterand) : dix ans que le Général de Gaulle est Président et les étudiants jugent sa politique trop conservatrice. Ils pensent que la population française a beaucoup évolué alors que la société n’a pas changé. Beaucoup de lois doivent être modernisées, selon eux.
2 – La chronologie des événements
Début 1968 : premiers incidents à la faculté de Nanterre, ouverte en 1963 pour décongestionner la Sorbonne à Paris.
A partir du 22 mars 1968, l’université de Nanterre est occupée (mouvement est conduit par Daniel Cohn-Bendit) suite aux arrestations de jeunes lors de manifestations contre la guerre du Vietnam. La multiplication des incidents à Nanterre conduit à la fermeture de l’université, le 2 mai. Dès lors, l’agitation se transporte au centre de Paris à la Sorbonne
Le 3 mai, la police intervient brutalement pour disperser le meeting de protestation tenu par les étudiants dans la cour de la Sorbonne. La répression (500 arrestations) provoque la solidarité du milieu estudiantin. La révolte étudiante, qui s’étend aux Lycées, commence dans les rues du Quartier latin. Barricades, pavés, cocktails Molotov, contre-charges de CRS, matraques et gaz lacrymogènes : les affrontements s’amplifient de jour en jour.
La nuit du 10 au 11 mai : étudiants et CRS s’affrontent (voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées), faisant des centaines de blessés. Au lendemain de cette « nuit des barricades », l’agitation étudiante rencontre alors la sympathie de l’opinion publique
Le 13 mai, à Paris et dans toute la France, les syndicats manifestent avec les étudiants pour protester contre les brutalités policières.
Le lendemain, une vague de grèves s’enclenche
25 mai : on dénombre neuf millions de grévistes. Une grève générale paralyse la France (pénurie d’essence, téléphone, agriculture, lieux culturels…).
Le gouvernement finit par négocier avec les ouvriers (syndicats et patronats) et signe les Accords de Grenelle, le 27 mai : augmentation de 10 % des salaires, revalorisation de 35 % du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) et quatrième semaine de congés payés. Les accords de Grenelle privilégient les revendications « quantitatives » classiques aux revendications « qualitatives ». Ces accords ne suffisent pas à trouver une issue immédiate au conflit
Le 29 mai, le président de Gaulle disparaît de l’Élysée et annonce à la radio la dissolution de l’Assemblée et la tenue d’élections anticipées. La manifestation organisée le soir par les gaullistes sur les Champs-Élysées rassemble 500 000 personnes ; L’opinion est lasse de cette grève générale et n’entrevoit d’autre débouché à la crise et à la paralysie économique que le retour à l’ordre.
La reprise du travail s’opère lentement. Le scrutin des 23 et 30 juin donne une majorité écrasante à la droite gouvernante.
3 – Les conséquences
a – Conditions de travail et économie
– Augmentations des salaires
– Augmentation du smig de 35 %
==> Les Français profitent de leur nouveau pouvoir d’achat pour s’équiper
– Hausse de l’inflation : l’augmentation des salaires a généré une hause des charges que les chefs d’entreprises vont répercuter sur le prix des biens et des services.
– La durée de la semaine de travail diminue pour tous, mais de façon variable (elle passe en moyenne de 48h à 45h)
– Accroissement du travail des femmes
– le dialogue social est introduit dans les entreprises : création des CHSCT (Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), le travail à la chaîne est peu à peu automatisé, les syndicats entrent dans les entreprises et obtiennent le droit de diffuser des tracts et des journaux.
b – Influences socio-culturelles
– Valorisation de l’individu et de sa créativité
– Remise en cause des institutions traditionnelles : la magistrature, l’armée, la famille, l’Eglise
– refus de l’autorité
– libération sexuelle avec l’arrivée des contraceptifs
– mouvement féministe MLF, qui permettra en 1975, la loi sur l’avortement
– dénonciation des régimes communistes
– Mixité au lycée
c – Pour les étudiants
La loi Edgar Faure réorganise les universités et y introduit un système de conseils élus où sont représentés toutes les catégories d’enseignants, les étudiants et les autres personnels de l’université. Le système de cogestion pour lequel le Mouvement de Mai s’était battu triomphe donc d’une certaine manière
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