LE MARCHE DU CHOCOLAT EN FRANCE :
Fonctionnement et enjeux de la profession
La France est l’un des pays où la consommation de chocolat est la plus élevée au monde
Comme chaque année, Le week-end de Pâques sera marqué par la traditionnelle chasse aux œufs… Pour les industriels et artisans du secteur, c’est le deuxième moment le plus important de l’année, après Noël.
1 – Matières premières : de la cabosse au cacao
La Côte d’Ivoire est le principal pays producteur de cacao à l’échelle mondiale et le principal fournisseur de fèves importées par les fabricants français.
2 – Les différentes étapes de fabrication du chocolat
3 – Le marché du chocolat en France en 2021
a. Production et distribution
La France produit plus de 730 000 tonnes chaque année (produits finis + semi-finis) et en exporte environ 70% (en volume). Plus de 80% des exportations sont à destination de l’Union Européenne.
– Des groupes de taille internationale qui ont des sites de production en France : Ferrero, Lindt, Nestlé…
– Près d’une cinquantaine de PME : Marquise de Sévigné, Valrhona, …
– Des fabricants avec des magasins de proximité : Jeff de Bruges, Léonidas, …
– De nombreux artisans.
– Les entreprises fabriquent au total 730 092 tonnes de produits finis et semi-finis dans l’hexagone
Près de 70 % de chocolat sont vendus en grande surfaces, les 30 % restant sont commercialisés par d’autre circuits; détaillants, stations-services, kiosques, boulangerie, etc.
b. Consommation
La France est l’un des pays où la consommation de chocolat est la plus élevée au monde
Avec un budget moyen annuel de 110 euros (budget qui grimpe à 268 euros pour 66% des Français) et 6,7 kilos consommés par an et par personne, la France est le 7ème consommateur de chocolat en Europe
Les Français se distinguent par une propension à consommer plus de chocolat noir que le reste de l’Europe (30% contre 5% en moyenne en Europe) – Source Kantar . Mais, ce qui prime avant tout lors de l’acte d’achat demeure le goût pour plus d’1/3 des acheteurs.
c. Week end de Pâques
19,31 euros. C’est le montant moyen que les Français consacrent aux achats de chocolat à Pâques.
15.000 tonnes de chocolat sont écoulées à Pâques. Avec Noël, cette période est l’un des deux temps forts de l’année pour le secteur.
20% de la consommation annuelle des Français.
57 kilos de chocolat consommés en France chaque seconde lors des 3 jours du week-end de Pâques
Durant cette fête familiale, les Français achètent surtout des chocolats moulés, des petits oeufs et des confiseries en chocolat.
4 – Une profession engagée : Garantir un cacao de qualité, traçable et répondant aux exigences de durabilité sociale et environnementale
• Agir aux côtés des planteurs et des pays producteurs : améliorer la rémunération des planteurs, assurer la production d’un cacao qui réponde aux attentes des consommateurs et à l’augmentation de la demande, lutter contre le dérèglement climatique et la déforestation
• Améliorer la qualité des produits et l’information du consommateur
• Produire responsable sur le territoire français en faisant face aux diminutions de la consommation d’énergie, protection des ressources, réduction des déchets, développer compétences et savoir-faire sur le long terme et aider les associations qui agissent auprès des plus démunis et des malades (Secours populaire, projets menés localement par les associations scolaires).
• Emballages soignés : La provenance des ingrédients est mise en avant sur les emballages, dont le recyclage est désormais au cœur des priorités des fabricants, réduire le poids des emballages des tablettes, supprimer le plastique de tous ses emballages à horizon 2025
a. Les coopératives, levier pour un cacao durable et de qualité
Dans les années 2000, un risque de pénurie dû au contexte économique, agronomique et social a conduit les producteurs de chocolat à se rapprocher des planteurs pour sécuriser leur approvisionnement et mieux garantir la qualité des fèves en limitant les intermédiaires (traitants, négociants…). En Afrique, depuis une dizaine d’années, nombre de planteurs se sont organisés en coopératives, un modèle qui a prouvé son efficacité en Amérique latine depuis des décennies.
Cette organisation collective, qui consiste à mettre en commun des moyens et à mutualiser certains services, permet de dégager de meilleurs rendements, donc de meilleurs revenus, voire des certifications. ils y ont gagné en autonomie et les industriels en traçabilité.
Les atouts du système coopératif :
- Plus d’autonomie et plus de pouvoir : Contrôlée par des mécanismes démocratiques, la coopérative offre à ses membres un plus grand pouvoir de négociation dans un marché marqué par la concentration.
- Une meilleure qualité de fèves : L’absence d’intermédiaires entre le planteur et l’acheteur, la garantie d’un prix encadré, voire d’une prime de qualité, ainsi que les formations agronomiques offertes, contribuent à produire des fèves de meilleure qualité.
- De meilleurs rendements qui permettent des investissements : Formés à de bonnes pratiques culturales, les planteurs maîtrisent mieux les intrants (fertilisants, produits phytosanitaires) et obtiennent de meilleurs rendements à l’hectare. Les marges réalisées peuvent être réinvesties collectivement ou épargnées, et les emprunts bancaires sont facilités.
- Des conditions de travail et de vie améliorées : L’organisation en coopérative permet de mutualiser de nombreux services sociaux et médicaux (eau potable, électrification, dispensaires…) dans les communautés villageoises, d’offrir une meilleure éducation aux enfants et de favoriser l’autonomisation des femmes.
b. S’adapter et agir face au dérèglement climatique
Pour maintenir leurs revenus, les producteurs étaient tentés de défricher des terres forestières pour y développer de nouvelles plantations. Une pratique qui accentuait l’effet de serre et contribuait au dérèglement climatique.
Les conséquences :
– Des récoltes aléatoires : sur la ceinture cacaoyère africaine, où se concentrent les trois quarts de la production mondiale, les précipitations ont reculé de moitié entre janvier et juin 2016. Affaiblis par le manque d’eau, les cacaoyers produisent des cabosses en moindres quantités.
– Des cacaoyers plus exposés aux maladies : le développement de maladies ou de ravageurs est en lien étroit avec la répartition de la pluviométrie. De fortes pluies, par exemple, favorisent certaines maladies. Une forte exposition à la sécheresse encourage les attaques de certains insectes…
Pour relever ce défi environnemental et lutter contre la déforestation, les acteurs de la filière misent sur l’innovation avec des plants de cacaoyers adaptés et des pratiques culturales alternatives, comme l’agroforesterie, permettant de pérenniser la culture du cacao tout en préservant les forêts :
– Développement de variétés de cacaoyers tolérantes à des températures élevées, à la sécheresse et aux maladies.
– Distribution de plants plus productifs pour encourager les planteurs à cultiver les parcelles existantes et à ne plus déboiser.
– Mise en place de systèmes agroforestiers favorables à la croissance des cacaoyers, à la préservation des sols et de la forêt primaire, qui contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique. En freinant l’extension des surfaces cultivées aux dépens de la forêt, l’agroforesterie contribue à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
– Formation et accompagnement des planteurs à de meilleures pratiques culturales
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