Chaque dimanche, vous avez
rendez-vous avec l’Actu Hebdo
de A SAVOIR pour partir à la
découverte du monde au travers
d’une actu, un personnage,
un événement…
Charles Aznavour naît le 22 mai 1924 à Paris dans une famille d’artistes d’origine arménienne. Son père, Mischa Aznavourian, baryton, sa mère, Knar Baghdassarian, comédienne, ont fui le génocide des autorités turques déclenché en 1915. Ils décident de s’installer définitivement à Paris et ouvrent un petit restaurant arménien rue Mr Le Prince, où cet ancien baryton chante pour les exilés mais également pour les artistes qui aiment à se retrouver dans cette ambiance qui mêle musique et théâtre.
Baigné dans ce milieu, Charles Aznavour est inscrit à l’Ecole du Spectacle.
Dès ses 9 ans, il multiplie les auditions en quête de rôles de figurants.
La rencontre avec Edith Piaf
En 1942, il fait une rencontre déterminante avec Pierre Roche, jeune compositeur. Ils se produisent en duo dans les cabarets parisiens.
Les deux hommes se lient d’amitié avec Charles Trenet et Edith Piaf .
A la fin des années 40, ils rejoignent la chanteuse aux États-Unis avant de se produire à Montréal durant plusieurs mois.
Après près de 8 ans, il est de retour en France, sans Pierre Roche qui s’est marié aux Etats-Unis mais ne connait toujours pas le succès en tant que chanteur.
En revanche, il connaît un large succès en écrivant pour les autres : Mistinguett, Maurice Chevalier, Patachou, Gilbert Bécaud ou encore Edith Piaf pour qui il adapte le titre américain “Jezebel”.
Le 12 décembre 1960, Aznavour fait enfin salle comble à l’Alhambra, à Paris. Parmi les 2 500 spectateurs, une foule de journalistes et de vedettes, dont François Truffaut, Jean Cocteau, Charles Trenet, Dalida et Louis Armstrong. Ce soir-là, il chante pour la première fois « Je m’voyais déjà », qui évoque le destin malheureux d’un artiste rêvant d’une gloire qui le fuit. « Mais un jour viendra, je leur montrerai que j’ai du talent », conclut la chanson.
Les critiques sont loin d’être dithyrambiques malgré des titres aussi marquants que “Sur ma vie” ou encore “Après l’amour”, un titre jugé sulfureux qui est interdit sur les ondes. Pierre Desgraupes, qui présentait « Cinq colonnes à la Une », émission phare de la télé en noir et blanc, lui consacre trente minutes : « Vous n’avez pas de voix. » « Comment osez-vous chanter des chansons d’amour avec votre physique ? » Le critique du Figaro Paul Carrière compare, lui, la voix de l’artiste à un moulin à poivre.
Cinéma et chanson : une carrière internationale
Il tourne sous la direction de Jean-Pierre Mocky, “Les dragueurs” en 1958 et “La tête contre les murs” de Georges Franju, un an plus tard qui lui vaut d’ailleurs le prix d’interprétation du cinéma français.
François Truffaut lui offre également le rôle principal dans “Tirez sur le pianiste” en 1960. L’année suivante, il est aux côtés de Lino Ventura dans “Un taxi pour Tobrouk” de Denys de la Patellière.
Il part en tournée en Arménie, en Turquie, en Grèce, en Afrique noire, en URSS et naturellement aux États-Unis, où il se produit sur la prestigieuse scène du Carnegie Hall à New-York.
En 1965, il choisit une nouvelle fois l’Olympia pour son retour. Le public applaudit “La Mamma” et plus tard “La bohème”,
Charles Aznavour se passionne pour l’histoire tragique de Gabrielle Russier, une professeure de lettres qui entretient une liaison amoureuse avec un jeune élève et finit par se suicider. De ce fait divers naît en 1971 la Chanson “Mourir d’aimer”, qui accompagne d’ailleurs le film éponyme d’André Cayatte.
En 1973, avec “Comme ils disent” il n’hésite pas à aborder un thème aussi délicat qu’audacieux, l’homosexualité.
Son engagement pour l’Arménie
Charles Aznavour se rend pour la première fois en Arménie en 1963.
Il y reviendra en 1988, sensibilisé par le tremblement de terre, qui y fait 50.000 victimes. Il réunit quatre-vingt-dix chanteurs et comédiens pour la Chanson “Pour toi Arménie”. Un engagement qui lui vaut d’être nommé ambassadeur permanent en Arménie par l’Unesco.
Attaché à ses racines, celui qui a été nommé représentant de l’Arménie à l’ONU en 2009 n’a pas cessé de rappeler qu’il était avant tout français. Et a toujours refusé de chanter en arménien, y compris lors des concerts qu’il a donnés sur la terre de ses ancêtres.
Des collaborations avec les plus grands artistes internationaux
Charles Aznavour a écrit plus de 1000 chansons, dans cinq langues, et vendu plus de 100 millions de disques à travers le monde.
Il a écrit pour de nombreux artistes; dont Johnny Hallyday (Retiens la nuit) et Sylvie Vartan (La plus belle pour aller danser), Eddy Mitchell, mais aussi Dorothée (Chagrin d’amitié) ! En 1995, il achète les éditions musicales Raoul Breton ainsi que son propre catalogue de chansons.
En 2010, il reçoit une Victoire d’honneur aux Victoires de la Musique.
De nombreux artistes ont interprété ses chansons : Johnny Hallyday “Il faut savoir “,Paul Anka “Je n’ai pas vu le temps passer”, Liza Minnelli “Quiet love”, Nana Mouskouri “Mourir d’aimer”… Ainsi que Ray Charles, Fred Astaire, Shirley Bassey, Bing Crosby …
Charles Aznavour est décédé à l’âge de 94 ans, le lundi 1er octobre 2018, à son domicile dans les Alpilles. Il aurait eu 100 ans le 22 mai 2024
Commentaires récents