Chaque dimanche, vous avez
rendez-vous avec l’Actu Hebdo
de A SAVOIR pour partir à la
découverte du monde au travers
d’une actu, un personnage,
un événement…
Le Panthéon est un bâtiment dans le Quartier Latin à Paris.
Il a été initialement construit en tant qu’église pour abriter la châsse reliquaire de Sainte-Geneviève mais après de nombreux changements, il est aujourd’hui un mausolée laïc accueillant les cendres d’éminents citoyens.
Le Panthéon est devenu un lieu de mémoire et de reconnaissance pour les personnalités ayant marqué l’histoire de France par leur génie, leur courage ou leur engagement.
HISTOIRE
En 1744, Louis XV tomba malade. Se croyant mourrant, il s’en remit à Dieu, et fit le vœu, s’il guérissait, de construire un somptueux monument à la gloire de sainte-Geneviève, patronne de Paris, en remplacement de l’ancienne église très dégradée. Il guérit et n’oublia pas son voeu.
L’architecte Soufflot fut choisi pour diriger les travaux de la nouvelle église. Les caisses de l’État étant vides, les travaux furent financés en lançant une immense loterie royale.
Le 6 septembre 1764, près de 20 ans plus tard, la première pierre est posée par le roi en personne.
Soufflot mourut en 1780 sans avoir achevé son oeuvre. C’est son élève, Rondelet, qui termina les travaux.
L’église fut achevée en 1790. De 1790 à 1889, date de la construction de la Tour Eiffel, le Panthéon fut le plus haut point de Paris (sachant que la montagne Sainte-Geneviève, point culminant de la rive gauche, est à 60 mètres d’altitude).
À la mort de Mirabeau, en avril 1791, l’Assemblée Constituante décida de transformer l’église Sainte-Geneviève en tombeau des grands hommes de la République française, qui s’étaient illustrés par leurs talents, leurs vertus, ou leurs services rendus à la patrie. C’est la naissance du Panthéon.
On doit la phrase célèbre gravée sur le fronton « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » à Claude-Emmanuel de Pastoret, député de Paris pendant la Révolution, et premier président de l’Assemblée législative.
Église transformée en Panthéon par la Révolution, Napoléon en restitua une partie au culte catholique en 1806, puis le monument redevint l’église Sainte-Geneviève sous la Restauration. En 1830, Louis-Philippe fit à nouveau de l’église un Panthéon laïque, avant que Napoléon III décida de rendre le monument… au culte catholique ! À chaque modification, le mobilier était déménagé, et le fronton transformé.
C’est en 1885, à l’occasion des funérailles de Victor Hugo, que la IIIe République décida de rendre le Panthéon à la célébration des grands hommes de la nation. Cette fonction n’a depuis plus bougé.
À l’origine, la tombe du Soldat inconnu devait reposer au Panthéon. Après la Première Guerre mondiale, un député proposa qu’un tombeau soit élevé en l’honneur d’un soldat anonyme. Le Panthéon fut choisi, mais les associations d’anciens combattants demandèrent un lieu unique et symbolique. L’Arc de Triomphe fut finalement choisi.
LA PANTHEONISATION
En accueillant les dépouilles de ces personnalités éminentes, le Panthéon devient le gardien de l’héritage des grands hommes et femmes qui ont façonné l’histoire du pays.
Depuis la Vème République, le processus de panthéonisation est sous la responsabilité du Président de la République. Ce processus est souvent accompagné de consultations et de recommandations provenant de diverses sources, telles que des historiens, des politiciens, des groupes culturels et des pétitions publiques.
L’incarnation des idéaux républicains occupe une place centrale dans les critères de sélection. Par exemple, des personnalités telles que Victor Hugo, Jean Jaurès et Jean Moulin ont été panthéonisées en raison de leur engagement pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Leur dévouement à la cause de la justice sociale et de la défense des droits de l’Homme a été considéré comme exemplaire et digne d’être honoré au Panthéon.
Outre la décision présidentielle, l’aval de la famille du défunt est capitale dans le processus de panthéonisation. Cette étape essentielle souligne le respect de la volonté et des souhaits des proches du disparu, tout en garantissant un hommage approprié et respectueux (la famille d’Albert Camus a refusé la panthéonisation de l’écrivain, exprimant des préoccupations quant à une possible récupération politique)
Le processus :
– un décret présidentiel est signé pour officialiser le transfert des cendres ou du corps vers le Panthéon.
– une période d’organisation de l’événement est nécessaire, généralement d’environ deux mois.
L’entrée au Panthéon est considérée comme l’une des plus hautes distinctions honorifiques en France.
Le Panthéon accueille entre autres:
• Des figures politiques : Sadi Carnot (entré au Panthéon en 1894), Léon Gambetta (1920), Jean Jaurès (1924), Victor Schœlcher (1949), Simone Veil (2018)…
• Des Résistants : Jean Moulin (1964), Germaine Tillion et Pierre Brossolette (2015)…
• Des écrivains : Victor Hugo (1885), Emile Zola (1908), André Malraux (1996), Alexandre Dumas (2002)…
• Des scientifiques : Paul Langevin et Jean Perrin (1948), Pierre et Marie Curie (1995)…
Commentaires récents