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LA BRADERIE DE LILLE

Le plus grand marché aux puces d’Europe, la Braderie de Lille,

accueille chaque année entre 1,5 et 3 millions de visiteurs.

DU MOYEN AGE A NOS JOURS

La première trace écrite daterait de 1127 (après l’assomption, le 15 août). La Braderie s’appelait à l’époque la Foire de Lille ou la Franche Foire. Son but était d’accueillir des commerçants étrangers en ville.

Des cabaretiers (personnes qui servaient du vin au détail et donnaient à manger contre de l’argent) auraient demandé de pouvoir y vendre viande rôtie et harengs cuits devant leurs maisons (le mot braderie serait ainsi à l’origine l’équivalent de rôtisserie, et du flamand « braaden » qui veut dire « rôtir »). Les boutiques extérieures à la foire devaient alors être fermées, à l’exception de celles qui vendaient des denrées périssables, et tous devaient vendre devant leur boutique.

Au début du 16ᵉ siècle, la Foire commence à se transformer en un grand vide grenier. En effet, à cette époque, les domestiques avaient le droit de vendre les objets usagés et les vieux vêtements de leur patron entre le coucher et le lever du soleil, ces horaires correspondant aux obligations des domestiques, qui se devaient d’être présents pour le coucher et le lever de leurs maîtres. Ce sont eux qui installent cette tradition de vente des objets d’occasion, et les prix cassés qui vont avec ; ils sont les premiers “bradeux” : les objets étaient « bradés » pour être vendus plus rapidement.

La bourgeoisie afflue peu à peu pour écouler ses produits, tout comme les marchands ambulants, qu’on appelle alors les “camelots“. Dans les étals, la marchandise neuve finit par remplacer les objets d’occasion.

Dès le XVIème siècle, les moules supplantent le poulet rôti traditionnellement vendu à la Braderie, suite à une maladie décimant les volatiles. Puis est venue la frite pour les accompagner

Peu à peu, les tas de coquilles de moules commencent à se former dans les rues. Si, au départ, il s’agissait surtout d’une commodité pour anticiper le nettoyage du lendemain de la Braderie, mais il devient peu à peu un motif de fierté en attestant du nombre de clients servis par les divers restaurateurs.

Dans un soucis écologique, Les coquilles de moules sont désormais réutilisées par des entrepreneurs locaux pour réaliser des vasques de lavabo, des pots à bougie, des cache-pots ou encore des lames de banc.

LE TOURNANT DE MAI 68

Fin des années 60, la jeunesse critique la “société de consommation” instaurée par leurs aînés pendant les Trente Glorieuses, la vente d’occasion devient un positionnement politique et une bonne solution alors que la croissance ralentit et que la France est frappée par une vague de chômage. La braderie renaît.

En 1981, le maire de Lille Pierre Mauroy, devenu Premier ministre, invite les journalistes à la braderie et déclare que “ce bric-à-brac est une réaction contre une société trop hiérarchisée, trop divisée, trop compartimentée.” . A partir de là, la braderie de Lille deviendra un incontournable annuel des journaux télévisés, lui assurant une notoriété et un succès européen.

AUJOURD’HUI

La Braderie s’étend sur des centaines de kilomètres de trottoirs et peut accueillir entre deux et trois millions de personnes. En général, elle est organisée le week-end du premier dimanche de septembre et débute officiellement le samedi en début d’après-midi pour finir le dimanche à midi, sans interruption. De nombreuses animations (semi-marathon le samedi matin, concerts, foire aux manèges, etc.) accompagnent également l’événement.

5 000 exposants
51 km d’étals
500 tonnes de moules. 4 tonnes de coquilles de moules collectées, puis recyclées en dalles de carrelage
30 tonnes de frites englouties
34 heures non-stop pour tout vendre et tout acheter sur le plus grand marché aux puces d’Europe
1200 plots (626 tonnes) de blocs de béton et 1500 barrières pour assurer la sécurité
361 tonnes de déchets éliminés par les agents de la Ville

 

 

 

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