Chaque dimanche, vous avez

rendez-vous avec l’Actu Hebdo

de A SAVOIR pour partir à la

découverte du monde au travers

d’une actu, un personnage,

un événement…

Le périphérique parisien est un ruban de 35 km autour de Paris, né en 1973, jalonné de 148 ponts, 23 tunnels, 6 échangeurs autoroutiers et emprunté par plus d’un million de véhicules chaque jour.

Périphérique intérieur ou extérieur ?

Intérieur: la chaussée la plus proche du centre de Paris. Les véhicules le parcourent dans le sens des aiguilles d’une montre.

Extérieur: la chaussée la plus proche de la banlieue parisienne. La circulation s’y effectue dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Le périphérique est né en 1973

À l’époque, l’objectif est “d’améliorer la circulation dans la région parisienne et en particulier aux limites de Paris“, comme le déclare Pierre Messmer, alors Premier ministre, lors de l’inauguration de “l’anneau” parisien le 25 avril 1973.

“Sur certaines sections du périphérique, dès maintenant, on enregistre plus de 160 000 passages de véhicules par jour. Et bientôt, on s’attend à enregistrer près de 200 000 passages. C’est donc un succès du point de vue de la circulation. Au point que dès maintenant, il est préférable pour les véhicules qui veulent traverser Paris sans s’y arrêter de faire la moitié du tour de Paris, plutôt que de traverser Paris de l’ouest à l’est”, affirme Pierre Messmer, lors de son discours.

 

L’idée d’un périphérique est née bien avant sa construction

Le rempart moderne du périph’ suit en effet les anciennes fortifications de Thiers, construites au 19e siècle.

Dans la première moitié du 19e siècle, le roi Louis-Philippe, craignant une invasion extérieure, a voulu construire des fortifications autour de Paris. Le projet n’aboutit qu’en 1840, lorsque Adolphe Thiers est président du Conseil. Ces fortifications baptisées “l’enceinte de Thiers” seront construites en quatre ans avant d’être détruites en 1919.

Rapidement, les fortifications de Paris se révèlent obsolètes (elles n’empêchent pas le siège de Paris en 1870 par les troupes allemandes notamment) et la zone militaire qui les borde, et où il est interdit de construire, devient peu à peu le lieu où se retrouvent ceux que la banlieue n’accueille pas et que Paris, en pleine modernisation sous la direction du Baron Haussmann, ne veut pas accueillir. Ce lieu où se retrouvent les plus démunis est baptisé “la Zone“.

Ceux qui y vivent sont appelés “les zoniers”. Ils sont principalement chiffonniers, mais aussi récupérateurs de déchets, marchands ambulants ou encore rémouleurs. Cette zone « noire » est considérée comme insalubre et dangereuse.

Lors de la déconstruction des fortifications en 1919, se pose la question du devenir de cette Zone. C’est comme cela que naissent les HBM de Paris, pour “habitation à bon marché”, de grands immeubles en briques rouges qui bordent la frontière parisienne. Avant que la Zone ne laisse place quelques décennies plus tard au périphérique.

Dès les années 1940, naît l’idée de créer une route circulaire autour de Paris, pour décongestionner les grands boulevards, notamment ceux des Maréchaux, encombrés par les voitures de plus en plus nombreuses dans la capitale.

La guerre a suspendu le projet. Les premiers coups de pioche pour construire cette grande boucle sont donnés en 1956. Il s’agit alors de créer un tronçon au sud de Paris, entre la porte de la Plaine et la porte d’Italie.

Dans les années 1960, la zone se dilue progressivement dans ce grand chantier urbain, et le terme de zoniers disparaît au profit de celui de “zonards”.

Sa construction a duré 17 ans

C’est donc tronçon par tronçon que le périphérique voit le jour. A commencer par la partie sud. Le premier tronçon d’une longueur de 5 km est inauguré en 1960. Il faut aussi prendre en compte un certain nombre d’obstacles : la nouvelle route circulaire de 35 km traverse à deux reprises la Seine, elle franchit 49 voies, neuf faisceaux ferroviaires, 17 lignes de métro et relie toutes les autoroutes à Paris.

En 1966, soit sept ans avant son inauguration définitive, 72 000 véhicules chaque jour circulent sur le tronçon qui relie le quai d’Issy-les-Moulineaux à la Porte d’Italie. Trente ans après son inauguration, le nombre de voitures circulant sur le périphérique a été multiplié par six, avec 1,2 million de véhicules comptabilisés chaque jour.

Les travaux auront coûté au total plus de deux milliards d’euros.

D’après le Conseil économique social environnemental et régional d’Ile-de-France, le périphérique condense 35 à 40% du trafic parisien quand le trajet moyen n’est que de 7,5 km. Aux heures de pointe, le taux d’occupation par voiture est de 1,05 personne.

 

Articles précédents :